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    J'aime tant le matin feignasser en mon lit

     Un bouquin à la main , entouré d'oreillers

     Sous la chaude couette qui nous réconcilie,

     Ainsi traîne souvent le Marco réveillé,

     

    Tandis qu'à l'orient le soleil se lève

     Faible timide et pâle hivernalement,

     La chaleur de mes draps, la vacuité des rêves,

     Les muscles détendus en un relâchement

     

    Où l' effort est banni, la Flemme mon amie

     S'invite m'entourant d'un bon duvet soyeux

     Dans le creux de ses ailes et sa douce alchimie

     M'emplit de la magie d'un bien-être joyeux.

     


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    Est-ce du tigre le feulement ?

     Bigre ! Tant est impressionnant

     Ce sourd et grave grognement

     Dans le matin tout frissonnant

     

    Qu' on se demande s'il faut fuir ?

     Est-ce un troupeau de dinosaures 

     Qui veut ici nous éconduire 

     Afin de nous voler notre or ?

     

    Non juste à l'aube le Marco

     Qui se réveille lourdement

     Et tente son cocorico

     En s'étirant bien lentement.

     


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    Aux aguets dans la nuit calme et profonde,

     Je savoure l'obscurité tranquille

     Où brillent des étoiles pudibondes

     Et où dansent des nuages futiles,

     

    Ecoutant le silence religieux

     De la vaste immensité grandiose,

     L'infinité insondable des cieux,

     L'âme apaisée, les paupières mi closes,

     

    De vieux souvenirs lentement paraissent

     Et m'emplissent de joie ou de tristesse,

     Mon cœur les accueille en leurs nudités,

     

    La voie lactée en sa vague blancheur

     Ici murmure la clef du bonheur :

     Aimer l'amour et puis la vérité !

     

     

     


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    Tandis qu'à la télé les larbins bien sapés

     De ces grands prédateurs que sont nos milliardaires

     Rivalisent de zèle en des tons similaires,

     Déversent mêmes mots d'un même creux phrasé,

     

    D'une voix monocorde ces agents glacés

     Travaillent au contrôle de nos imaginaires,

     (Ils sont plus efficaces que nos militaires)

     Et nous expliquent comment nous devons penser,

     

    Ils sont doués, manipulateurs des émotions,

     Maniant image choc et un peu d'érotisme,

     Logorrhée sirupeuse et aussi l'extrémisme

     Emmêlant le bon sens et la provocation,

     

    Bref , tandis donc que dans chaque maison ici

     Un immense écran plat remplace Dieu le père,

     Dans le matin frisquet je m'en vais solitaire

     A la grande ville qui s'éveille, et voici

     

    Que devant moi le magasin de jouets en bois

     Ouvre ses portes : j'y entre , moi éléphant

     Au pays magique des joujoux des enfants.

     Et je rêve , j'effleure un nounours de mes doigts,

     

    Sa superbe fourrure est tant soyeuse et douce ,

     Rien ne sera trop beau pour ma petite fille,

     Qui chante , qui gazouille et pour un rien babille.

     Ne pas se tromper : si vite les enfants poussent

     

    Qu'il faut pour la Noël de fort près étudier

     Quel joujou enchanté convient-il de choisir.

     La vendeuse s'approche avec un beau sourire

     Qui peut-être à mon seul portefeuille est dédié :

     

    « …..Dix-huit mois ? Vous n'avez que l'embarras du choix !

     Là un jeu qui stimule la motricité,

     Et ici des anneaux un à un emboîtés..... » 

     Je prends très au sérieux le rôle qui m'échoit

     

    Et je plonge dans le monde des tout-petits,

     Tant émerveillé par les formes et les couleurs,

     Les comptines qui causent d'escargots, de facteurs,

     Et toutes ces peluches rassurantes au lit.

     

     

     


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    Où donc ma jeunesse est passée ?

     Ce n'est que petit à petit

     Que nos journées se font nu.its :

     De mon enfance les tablées

     

    Des beaux dimanches me reviennent ,

     Où sont-ils donc ceux-là

     Qui riaient jadis aux éclats

     En Limousin, en Haute-Vienne ?

     

    Disparus les longs jours bénis

     Parmi les lacs et les collines

     Les lourds rochers gris qui dominent

     La truite argentée qui s'enfuit

     

    Dans un clair ruisseau joyeux.

     Et dans les rues de ce village

     Parmi les bâtisses sans âge

     Fleurissaient les rêves heureux.

     

     Et nous causi.ons aux têtards

     Aux alvins nageant près des berges

     Aux vers que la terre héberge

     Aux génies cachés dans les mares.

     

    Nous passions matin dans les rues

     Chaque maison était amie

     Qu'elle était belle cette vie

     Nous répondions à ses saluts,

     

    Plus haut , à gauche un cimetière :

     Là dorment sous des tombes grises,

     Tout près de la très vieille église,

     Nos disparus et leurs prières.

     

    Je sais elle fut souvent dite

     L'aventure du temps qui coule

     Et de nos vies qui s'y déroulent,

     Tant de pages déjà écrites !

     

    Il est des choses bien étonnantes

     J'étais jeune , me voici vieux !

     Ô j'ai habité bien des lieux,

     Passé fantôme tu me hantes .

     

    Notre destin est d'avancer

     Sur cette route inexorable

     Que bordent nos contes, nos fables

     Qui habillent l'éternité .

     

    Qu'un peu de mes sourires anciens

     Suspende ici une guirlande

     Qu'elle soit lumineuse offrande

     Pour éclairer le jour qui vient .

     


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