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Le texte que vous allez lire est une catastrophe , la honte de la poésie française .
Le vers 8 est plus que blasphématoire, d'autant qu'il convient de ne pas faire l'élision du "e" .
Sinon...
Mais où va-t-on si n'importe qui écrit n'importe quoi !
Parlons de la troisième strophe , "vie veut " y rime avec "vive" , ô lalala ! Rien ne va plus, tout fout l'camp !
(le pire est que j'en ai bien ri )
Non , non , non le Marco , non tu ne seras pas
Calife de Bagdag en ses coussins moelleux
Suaves et orientaux succombant aux appas
De la lascive danse d'un gâteau mielleux .
Réveille toi Marco ! Réveille toi tu rêves !
Sieste lourdingue tu mènes mon esprit loin
Au paradis où survivaient Adam et Eve
Dans l'ignorance crasse d'innocence oint.
Réveille toi ! Dehors vois combien la vie veut
Enfin s'épanou-ir. La nature qui fut
Transie de froid et de neige devient si vive
L'amour ici renaît en un trouble confus.
Et l'herbe en mon jardin s'élève vers le ciel
Les fleurs à profusion s'amusent des abeilles
Une rose alanguie en son émoi sensuel
Nous offre son parfum qui toujours émerveille.
Seul le vieux corbeau noir sombre et toujours distant
Reste si insensible au joli mois de mai
Aux frissons de bonheur agitant le printemps
Seul le vieux corbeau noir qui ne sourit jamais
Qui en a vu passer des guerres et des hivers
Des promesses d'amour, la malhonnêteté
Des amitiés trahies, des coups de cimeterre,
Seul le vieux corbeau noir pleure l'éternité.
Voici des travailleurs de casseroles armés
Qui défilent en chantant dans les rues de la ville
Fleurant bon le muguet et la joie bien aimée.
Allez Corbeau Ronchon : un sourire futile ?
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Je me suis longtemps demandé pourquoi j'écrivais ?
Quel est donc ce comportement étrange que de passer du temps à essayer de construire un texte au lieu d'aller boire des bières en jouant au billard ?
Ecrire
J'ai demandé au vent : « A quoi cela sert-il
de courtiser les mots, de taquiner la rime ?
Ecrire poésie est-il vraiment utile ? »
Il souffle souvent en Charente Maritime,
Je pensais alors obtenir une réponse.
Le vent hermétique refusa un oracle !
A confondre prophète et Zéphir je renonce
Que la brise me cause ce serait Miracle .
Alors en laissant mon âme calme voguer
Tandis qu'assis immobile sur mon fauteuil
(Les branches de mon arbre ornées de bourgeons gais
Promettent pour bientôt l'avènement des feuilles)
Je savoure en sage le temps vide qui passe
J'écoute le silence et le chant des nuages
Comme parfois l'on s'assoit sur un rocher face
A l'immense océan venant du fond des âges.
Ecrire ? Quand le cœur saigne et doucement pleure
Ecrire quand Espoir tourne aigre marmelade
Les ecchymoses à l'âme suintant Douleur
Dans la gaze des rimes tissées en pommade .
Une prière enfin pour chasser le Malheur
Et planter là des mots tout au long du chemin,
Que Dame Poésie s'emplisse des couleurs
De la lente éclosion des roses et du jasmin.
Ecrire pour aimer, pour déguster la vie,
Comme la buse plane au dessus des forêts,
Pour la juste colère et ce qui s'en suivi,
Ecrire pour la joie à l'amour amarée.
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J'ai dormi quelques nuits avec Dame Douleur
En notre nudité il faut que je confesse
Dans les draps bien douillets c'était plutôt l'horreur
De aïe aïe ouille de mes pieds jusqu'à mes fesses !
Dame Douleur et moi avons donc décidé
Que la belle aventure aux débuts prometteurs
Que notre relation intense et débridée
Trop lointaine du rire et trop proche des pleurs
Pour que renaisse chant et musique tant douce
Il fallait la cesser et donc nous séparer.
Nous nous dîmes au revoir sur un tapis de mousse
Dans le grand vent du nord où j'entendais craquer
Des arbres gémissant de lugubres arpèges.
Un tout dernier regard et puis la belle Dame
Me saluant de la main s'avança dans la neige,
Une larme mouilla et mes yeux et mon âme.
Je retournai chez moi près de la cheminée,
Alors ma guitare jalouse chuchota :
« Mon bel ami Marco pour Douleur n'est point né !
Je voudrais revenir bien au creux de tes bras » .
Timide, je la pris contre moi tendrement ,
En me sachant coupable et aussi infidèle,
Laissant là mes doigts glisser amoureusement :
Je reçus son pardon en un baiser sensuel .
Barbara chantait cette chanson jadis
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J'ai hésité à publier un tel texte sur mon blog, âme sensible s'abstenir, mais cela fait aussi partie de la vie.
Il serait peut-être mieux que cette situation reste silencieuse , qu'elle se dissolve dans un brouillard de patience .
I L'attente
La fenêtre haute surplombant la vallée
Où calme j'attendais qu'on vienne me chercher
M'offrait à voir les rues de la ville étalée
Où l'on s'agite tant au pied des grands clochers.
Le va et vient nerveux de la ruche humaine,
Le ballet des feux rouges ou vert aux croisements,
Les piétons se hâtant, silhouettes lointaines,
Chacun suivant son but avec empressement,
Je contemplais cela nu en ma blouse bleue
Me sentant étranger à cette fourmilière,
Acceptant mon sort et les soins méticuleux,
Le temps qui se mesure aux yeux de l'infirmière.
La table est blanche , propre et mille fois lavée
J'y pose quelques objets pour me sentir chez moi
Et tout doucement un rêve qui fut rêvé .
Voici le brancardier , vite un signe de croix !
II La résurrection
A travers des vapeurs le soleil apparaît
Les nuages dessinent un cotonneux tissu,
« Ouvrez les yeux , Monsieur » dit une voix sucrée
« Sentez vous votre pied lorsque j'appuie dessus ? »
Sur la table des seringues emplies de chimie ,
Le désinfectant et les compresses stériles,
Les pansements qui parent mon anatomie ,
Sur ma peau de grands lacs violacés et fragiles
Témoignent du bistouri sec et incisif
Qui plongea en ma chair le tranchant du métal
Triant le bon,le sain, enlevant le nocif .
Habile est le bon chirurgien de l'hôpital !
Là viennent des jours d'une blancheur translucide
Où aller aux toilettes est la grande aventure
Où météo est rictus secs, larmes humides
Qui crispent le visage tant que douleur dure.
III L'espoir
Avoir mal est une occupation à plein temps,
Le médecin a dit que si je suis docile
Dans vingt et un jours je gambaderai gaiement
Parmi les bois les prés et notre bonne ville !
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J'aime tant le matin feignasser en mon lit
Un bouquin à la main , entouré d'oreillers
Sous la chaude couette qui nous réconcilie,
Ainsi traîne souvent le Marco réveillé,
Tandis qu'à l'orient le soleil se lève
Faible timide et pâle hivernalement,
La chaleur de mes draps, la vacuité des rêves,
Les muscles détendus en un relâchement
Où l' effort est banni, la Flemme mon amie
S'invite m'entourant d'un bon duvet soyeux
Dans le creux de ses ailes et sa douce alchimie
M'emplit de la magie d'un bien-être joyeux.
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