•   J'ai hésité à publier un tel texte sur mon blog, âme sensible s'abstenir, mais cela fait aussi partie de la vie.

     Il serait peut-être mieux que cette situation reste silencieuse , qu'elle se dissolve dans un brouillard de patience . 

            

                    I    L'attente

     

    La fenêtre haute surplombant la vallée

    Où calme j'attendais qu'on vienne me chercher

    M'offrait à voir les rues de la ville étalée

    Où l'on s'agite tant au pied des grands clochers.

     

    Le va et vient nerveux de la ruche humaine,

    Le ballet des feux rouges ou vert aux croisements,

    Les piétons se hâtant, silhouettes lointaines,

     Chacun suivant son but avec empressement,

     

    Je contemplais cela nu en ma blouse bleue

    Me sentant étranger à cette fourmilière,

    Acceptant mon sort et les soins méticuleux,

    Le temps qui se mesure aux yeux de l'infirmière.

     

    La table est blanche , propre et mille fois lavée

     J'y pose quelques objets pour me sentir chez moi

     Et tout doucement un rêve qui fut rêvé .

     Voici le brancardier , vite un signe de croix !

     

              II      La résurrection

     

    A travers des vapeurs le soleil apparaît

     Les nuages dessinent un cotonneux tissu,

     « Ouvrez les yeux , Monsieur » dit une voix sucrée

     « Sentez vous votre pied lorsque j'appuie dessus ? »

     

    Sur la table des seringues emplies de chimie ,

     Le désinfectant et les compresses stériles,

     Les pansements qui parent mon anatomie ,

    Sur ma peau de grands lacs violacés et fragiles

     

    Témoignent du bistouri sec et incisif

     Qui plongea en ma chair le tranchant du métal

     Triant le bon,le sain, enlevant le nocif .

     Habile est le bon chirurgien de l'hôpital !

     

    Là viennent des jours d'une blancheur translucide

     Où aller aux toilettes est la grande aventure

     Où météo est rictus secs, larmes humides

     Qui crispent le visage tant que douleur dure.

     

               III      L'espoir

     

    Avoir mal est une occupation à plein temps,

     Le médecin a dit que si je suis docile

     Dans vingt et un jours je gambaderai gaiement

     Parmi les bois les prés et notre bonne ville !

     


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    J'aime tant le matin feignasser en mon lit

     Un bouquin à la main , entouré d'oreillers

     Sous la chaude couette qui nous réconcilie,

     Ainsi traîne souvent le Marco réveillé,

     

    Tandis qu'à l'orient le soleil se lève

     Faible timide et pâle hivernalement,

     La chaleur de mes draps, la vacuité des rêves,

     Les muscles détendus en un relâchement

     

    Où l' effort est banni, la Flemme mon amie

     S'invite m'entourant d'un bon duvet soyeux

     Dans le creux de ses ailes et sa douce alchimie

     M'emplit de la magie d'un bien-être joyeux.

     


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    Il a neigé la nuit dernière

     C'est assez rare ici, ce beau

     Pays des huîtres et du calcaire

     Est plus habitué à la pluie.

     

    Derrière la grande baie vitrée

     Bien au chaud, je laissai l'esprit

     Voguer tels ces flocons givrés

     Qui là se posent au sol blanchi,

     

    Les yeux un peu hypnotisés,

     Happés par la lente magie

     Des tourbillons de pureté,

     Guirlandes étoilées de la nuit,

     

    Une bienheureuse torpeur

     S'installa peu à peu en moi

     Les flocons m'offrant un bonheur

     Tissé d'une indolente joie.

     

    Dans cette détente apaisée

     Du fond de moi-même apparurent

     Les souvenirs mal assumés

     De mes jours de déconfiture

     

    Où je fus mufle ou bien stupide,

    Peu attentionné à autrui,

    Bien que je ne fus pas cupide

    Je fus parfois un abruti.

     

    Ô blancheur tant immaculée

     Lisse sous ton tapis moelleux

     Le bon le mauvais emmêlés

     Les jours passés tant nébuleux.

     

     

     


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    Est-ce du tigre le feulement ?

     Bigre ! Tant est impressionnant

     Ce sourd et grave grognement

     Dans le matin tout frissonnant

     

    Qu' on se demande s'il faut fuir ?

     Est-ce un troupeau de dinosaures 

     Qui veut ici nous éconduire 

     Afin de nous voler notre or ?

     

    Non juste à l'aube le Marco

     Qui se réveille lourdement

     Et tente son cocorico

     En s'étirant bien lentement.

     


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    Aux aguets dans la nuit calme et profonde,

     Je savoure l'obscurité tranquille

     Où brillent des étoiles pudibondes

     Et où dansent des nuages futiles,

     

    Ecoutant le silence religieux

     De la vaste immensité grandiose,

     L'infinité insondable des cieux,

     L'âme apaisée, les paupières mi closes,

     

    De vieux souvenirs lentement paraissent

     Et m'emplissent de joie ou de tristesse,

     Mon cœur les accueille en leurs nudités,

     

    La voie lactée en sa vague blancheur

     Ici murmure la clef du bonheur :

     Aimer l'amour et puis la vérité !

     

     

     


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